La maladie à virus Ebola (MVE) dont l’incidence a considérablement diminué en fin 2015, survient périodiquement dans divers pays d’Afrique subsaharienne. Bien que des vaccins existent et aient déjà reçu la préqualification de l’OMS contre l’espèce Zaïre ebolavirus, plusieurs questions persistent concernant leurs sécurité et efficacité, incluant la durabilité et la précocité des réponses immunitaires générées par différentes stratégies de vaccination.
Afin de répondre à ces préoccupations, un essai clinique randomisé à grande échelle incluant des adultes et des enfants âgés d’au moins 1 an, a été conduit en Guinée, au Liberia, en Sierra Leone et au Mali, dans le cadre du consortium international PREVAC. Au niveau national, ladite étude qui s’est déroulée en 2018 pour une durée de 12 mois, a été menée par le Centre Universitaire de Recherche Clinique (UCRC) et le Centre pour le Développement des Vaccins (CVD), avec un effectif de 600 participants.
En effet, les résultats confirment l’innocuité de trois schémas vaccinaux contre placebo et suggèrent qu’une réponse immunitaire est induite et maintenue jusqu’à 12 mois. Ainsi, ces données d’un essai clinique randomisé à grande échelle, viennent s’ajouter aux preuves de l’immunogénicité et la sécurité de l’association Ad26.ZEBOV-MVA-BN-Filo et le vaccin rVSVΔG-ZEBOVGP contre la maladie à virus Ebola chez les adultes et les enfants.
“Les résultats de cet essai sont très encourageants et démontrent que ces vaccins sont sûrs et bien tolérés. Il s’agit d’une étape clé dans la production de vaccins efficaces contre la maladie d’Ebola, qui pourront être administrés à grande échelle aux populations à risque. », a déclaré le professeur Samba Sow, chercheur principal du site malien de l’étude.
Trois schémas vaccinaux testés
L’essai de phase 2 multicentrique, randomisé, contrôlé par placebo visait à mesurer la rapidité, l’intensité et la durabilité des réponses immunitaires générées par trois régimes vaccinaux différents contre Ebola, impliquant les vaccins mentionnés ci-dessus. Elle a également évalué l’innocuité et la tolérance des différents produits administrés.
Le premier schéma vaccinal testé consistait à injecter une dose d’Ad26.ZEBOV suivie 56 jours plus tard d’une dose de MVA-BN-Filo. Le deuxième schéma consistait à injecter une dose de rVSVΔG-ZEBOV-GP. Enfin, le troisième régime a commencé avec une dose de rVSVΔG-ZEBOV-GP suivi 56 jours plus tard avec le même vaccin en rappel. Au total, l’essai a inclus 1400 adultes et 1401 enfants âgés de 1 à 17 ans, qui ont été randomisés en plusieurs groupes pour tester et comparer les trois schémas thérapeutiques par rapport au placebo.
« Aucun problème de sécurité n’a été identifié dans cet essai. Avec les trois schémas vaccinaux, des réponses immunitaires ont été observées du 14e jour au 12e mois.», a rassuré le professeur Seydou Doumbia, Directeur du Centre Universitaire de Recherche Clinique (UCRC). Selon Pr Doumbia, le travail du consortium PREVAC va se poursuivre, afin de suivre les participants sur une période de 5 ans, pour évaluer l’innocuité à long terme des vaccins et la durabilité de la réponse immunitaire. Les données qui y seront générées permettront de situer sur la nécessité de fournir un rappel vaccinal aux personnes déjà vaccinées, a-t-il ajouté.
Après avoir salué le dévouement de l’équipe de l’essai et dit attendre avec impatience de voir les données sur la sécurité à long terme, Pr Sow a affirmé que « Ce sont des développements passionnants alors que nous nous rapprochons d’un vaccin qui peut nous aider à réduire l’incidence et les épidémies de cette terrible maladie.”
Rappelons que les partenaires du Mali dans la conduite de cet essai sont l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), les Instituts nationaux de la santé (NIH) aux États-Unis.
Cellule de Communication de l’UCRC-Mali