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Professeur Baba KOUMARE : « Nos langues nationales regorgent de nombreux instruments de régulation sociale, à savoir nos salutations, des expressions invitent à la tolérance mutuelle. »

Le nouvel amphithéâtre de la Faculté de Médecine et d’odontostomatologie (FMOS), a refusé du monde ce vendredi 3 janvier 2020, lors de la conférence inaugurale 2019-2020, tenue autour du thème : Troubles Psychiques, violence terroriste et crise politico-sécuritaire au Mali : Avatars de la mondialisation ? ». La conférence était animée par le professeur Baba KOUMARE, Professeur honoraire de Psychiatrie et de Psychologie médicale à la FMOS.

Dans son allocution de bienvenue, le Doyen de la Faculté de Médecine et d’Odontostomatologie (FMOS) a rappelé des innovations engagées pour cette nouvelle année académique, notamment l’utilisation de plateforme numérique, et le développement du syllabus de cours qui vise à harmoniser les curricula de formation dans le domaine des sciences et technologies du Réseau pour l’excellence de l’enseignement supérieur en Afrique de l’Ouest (REESAO), conformément aux visions de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé qui opte pour la modernisation des systèmes d’enseignement supérieur.

La crise de 2012 ayant conduit à l’occupation des régions septentrionales du Mali a fortement impacté le tissu social. En effet, les maliens se méfient désormais les uns des autres. Pour sortir de cette situation chaotique, le conférencier, incite à faire recours à nos valeurs culturelles, et sociétales. Nos langues nationales regorgent de nombreux instruments de régulation sociale, à savoir le « Maaya », faisant référence à l’humanité toute entière, le « Sanankouya » ou « Parenté à plaisanterie », voire même nos salutations comme « Anisogoma » une expression qui, selon le Professeur Baba KOUMARE, « invite à la tolérance mutuelle ».

La manifestation la plus remarquable du « Sanankouya » ou « Parenté à plaisanterie », réside dans les échanges de plaisanteries entre alliés. En effet, les échanges verbaux à caractère irrévérencieux entre alliés permettent de canaliser les tensions éprouvées dans les rapports de parenté clanique et avec les alliés matrimoniaux. Il établit une relation pacificatrice qui joue le rôle d’exutoire de tensions qui, autrement, dégénéreraient en violences. Il agit également comme une thérapeutique qui participe quotidiennement à la régulation sociale. Les plaisanteries qu’échangent les alliés contribuent à détendre l’atmosphère, à rétablir la confiance… Toutes choses indispensables au dialogue.

Par ailleurs, le travail pour le rétablissement de la confiance mutuelle entre les maliens reste encore immense. Car les impacts de violences terroristes et crise politico-sécuritaire sur les populations, prouvent à suffisance qu’il y a indéniablement un clivage qui s’est installé entre les maliens. Le schéma actuel de réconciliation nationale prôné par les protagonistes a d’ores et déjà montré ses limites. Il s’impose donc, une franche remise en question.

Pour son apport à l’enseignement et à la recherche psychiatrique, à la Faculté de Médecine et d’Odontostomatologie, une attestation de reconnaissance a été remise au conférencier qui s’est porté volontaire pour partager avec la nouvelle génération de médecins et chercheurs, les enjeux qui les entendent, en vue de restaurer la mentalité sociale tant désagrégé.

Ibrahima DIA, Communication-Officer/FMOS

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